Créer une cloison verrière intérieure : démarches, étapes de pose et budget à prévoirCréer une cloison verrière intérieure : démarches, étapes de pose et budget à prévoir

Pourquoi installer une cloison verrière intérieure chez soi ?

La cloison verrière intérieure est devenue un incontournable des rénovations modernes. Elle permet de délimiter les espaces sans perdre en luminosité, d’apporter du cachet à un intérieur et de rénover sans gros travaux structurels. Que vous vouliez séparer une cuisine du salon, créer un coin bureau ou isoler une entrée, la verrière est une solution à la fois pratique et esthétique.

Contrairement à une simple cloison en plaques de plâtre, une verrière valorise immédiatement votre bien en lui donnant un style atelier ou industriel très recherché. Et surtout, elle permet de laisser passer la lumière naturelle, un point clé dans les logements urbains souvent sombres.

Faut-il des autorisations pour créer une cloison verrière ?

Dans la majorité des cas, l’installation d’une cloison verrière intérieure ne nécessite pas de permis de construire. Vous intervenez à l’intérieur du logement, sans modification de façade ni changement de destination, ce qui reste du domaine des “travaux intérieurs” classiques.

En revanche, quelques points réglementaires sont à connaître :

  • Vous êtes en copropriété : le règlement de copropriété s’applique. Toute modification touchant aux murs porteurs ou aux parties communes nécessite une décision en assemblée générale (article 25 de la loi n°65-557 du 10 juillet 1965 sur la copropriété des immeubles bâtis).
  • Vous modifiez une cloison existante : si cette cloison est porteuse ou participe à la stabilité du bâtiment, des études structurelles peuvent être nécessaires, et une autorisation de la copropriété également.
  • Vous touchez à la façade : si la verrière remplace une ouverture donnant vers l’extérieur (création ou modification d’une baie vitrée, par exemple), une déclaration préalable de travaux en mairie sera exigée (articles L.421-1 et R.421-17 du Code de l’urbanisme).
  • Locataire : vous devez obtenir l’accord écrit du propriétaire pour des travaux modifiant la structure ou l’aspect intérieur du logement (article 7 f de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989).

Point sécurité : même si aucune autorisation spécifique n’est demandée, vous devez respecter les règles de sécurité et de construction applicables, notamment pour le choix du vitrage (voir plus bas). Le Code de la construction et de l’habitation (CCH) impose des obligations générales de sécurité (article L.111-4 notamment).

Les règles à respecter pour une verrière en toute sécurité

Une cloison verrière ne se résume pas à du verre dans un cadre en métal. Pour un résultat durable, sûr et conforme aux bonnes pratiques du bâtiment, quelques références techniques sont à connaître.

Choix du vitrage

  • Verre feuilleté de sécurité : recommandé dès qu’il y a un risque de choc ou de chute, car il reste en place en cas de casse. Cette solution est largement utilisée pour les cloisons intérieures.
  • Verre trempé : plus résistant qu’un verre classique, il se fragmente en petits morceaux moins coupants. Il est souvent utilisé dans les kits de verrières prêts à poser.
  • Les règles de sécurité relatives aux vitrages sont encadrées par les normes françaises, notamment la norme NF DTU 39 (travaux de vitrerie-miroiterie).
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Hauteur, garde-corps et chutes : si votre verrière comporte une partie basse à proximité d’un vide ou d’un escalier, vous devez tenir compte des prescriptions relatives aux garde-corps (norme NF P01-012 sur les protections contre les chutes). Dès qu’il existe un risque de chute de plus d’1 mètre, des dispositifs de protection adaptés sont indispensables.

Acoustique et confort : une verrière laisse passer la lumière… mais aussi le son. Pour une isolation phonique correcte, privilégiez un vitrage feuilleté acoustique ou complétez avec une partie pleine (soubassement) en plaque de plâtre ou en bois.

Les différentes options : sur-mesure ou kit prêt à poser

Avant de sortir la perceuse, il faut choisir le type de verrière adapté à votre projet. Deux grandes familles s’offrent à vous : le sur-mesure et les kits standards.

Verrière sur-mesure

  • Adaptation parfaite à votre espace : idéale si vous avez des dimensions atypiques, une pente de toit ou des contraintes particulières.
  • Choix total du style : nombre de travées, soubassement, couleur, type de verre, intégration de portes coulissantes ou battantes.
  • Solution souvent plus chère mais plus qualitative, avec fabrication par un menuisier métallier ou un fabricant spécialisé.

Verrière en kit

  • Coût maîtrisé : parfait pour un premier projet de rénovation.
  • Dimensions standards : plusieurs largeurs et hauteurs disponibles, parfois modulables.
  • Pose accessible aux bricoleurs soigneux, avec notice de montage détaillée.
  • Matériaux variés : acier, aluminium, bois, avec vitrages déjà coupés aux bonnes dimensions.

Pour un chantier dans un logement habité, le kit prêt à poser est souvent le meilleur compromis : peu de découpes, moins de poussière et un chantier plus rapide.

Préparer son projet : emplacement, mesures et contraintes techniques

La réussite d’une cloison verrière se joue avant même la commande du matériel. Quelques étapes de préparation sont indispensables.

Choisir le bon emplacement

  • Profiter de la lumière naturelle : placez la verrière entre une pièce lumineuse (salon, cuisine, séjour) et une zone plus sombre (couloir, bureau, entrée).
  • Préserver l’intimité : dans une chambre ou une salle de bain, optez pour un vitrage dépoli ou une partie basse pleine.
  • Anticiper la circulation : si vous ajoutez une porte verrière, vérifiez le dégagement nécessaire à l’ouverture (battante) ou à la coulisse.
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Vérifier la nature des murs et du sol

  • Murs porteurs ou non porteurs : ne jamais abattre un mur porteur sans étude structurelle et autorisation. Dans le doute, faites intervenir un professionnel.
  • Type de support : béton, brique, carreaux de plâtre, ossature métallique… Chaque support nécessite des chevilles et fixations adaptées.
  • Sol plan et stable : une verrière demande un support bien de niveau. Des ragréages ou ajustements peuvent être nécessaires.

Prendre des mesures précises

  • Mesurer en plusieurs points (haut, milieu, bas ; gauche, centre, droite) pour vérifier l’alignement des parois.
  • Tenir compte des jeux de pose recommandés par le fabricant (généralement quelques millimètres).
  • Ne pas se fier uniquement aux plans : prenez les cotes sur le réel, une fois les sols et plafonds définitifs posés.

Étapes de pose d’une cloison verrière intérieure

La pose d’une verrière demande précision, rigueur et patience, mais reste accessible à un bricoleur averti. Voici les grandes étapes à suivre pour un montage dans les règles de l’art.

1. Traçage et préparation de l’ouverture

  • Reporter les dimensions de la verrière sur le mur à l’aide d’un niveau à bulle ou d’un laser.
  • Vérifier l’horizontalité et la verticalité des tracés : une verrière ne pardonne pas les faux aplombs.
  • Si vous remplacez une partie de cloison : découper proprement (scie sabre, scie cloche, disqueuse avec aspiration) et évacuer les gravats.

2. Mise en place du cadre ou du rail bas

  • Positionner le rail ou le cadre bas au sol selon le tracé.
  • Perçage et fixation avec des chevilles adaptées au support (béton, carreaux de plâtre, etc.).
  • Utilisation éventuelle de joints ou de cales pour compenser les irrégularités du sol.

3. Fixation des montants et du cadre haut

  • Monter les montants latéraux, les contrôler au niveau.
  • Fixer solidement dans les murs avec les vis et chevilles recommandées.
  • Installer la traverse haute et vérifier l’équerrage de l’ensemble.

4. Pose des vitrages et des parcloses

  • Nettoyer soigneusement les logements avant la pose des vitrages.
  • Installer les verres un par un, en utilisant des ventouses et des gants de protection.
  • Mettre en place les parcloses ou joints fournis pour maintenir les vitrages en place.

5. Finitions et étanchéité à l’air

  • Appliquer un joint acrylique entre la verrière et les murs si nécessaire pour une finition propre.
  • Reprendre les éventuels petits défauts de peinture ou d’enduit autour de la structure.
  • Nettoyer les vitrages avec un produit adapté pour un rendu impeccable.

Si vous ajoutez une porte verrière, suivez scrupuleusement les préconisations du fabricant : réglage des paumelles ou des chariots, butées, amortisseurs, et vérification du bon fonctionnement sans frottement.

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Budget à prévoir pour une cloison verrière intérieure

Le budget d’une cloison verrière varie fortement selon les matériaux, la taille, le type de vitrage et le recours (ou non) à un professionnel. Avoir une fourchette réaliste évite les mauvaises surprises.

Prix des verrières en kit (hors pose, valeurs indicatives) :

  • Petite verrière type “imposte” (au-dessus d’un muret) : environ 200 à 400 €.
  • Verrière d’atelier standard (2 à 3 m de large) : entre 400 et 1 000 € selon la qualité et la finition.
  • Verrière avec porte intégrée : plutôt 800 à 1 500 € pour un ensemble complet.

Prix d’une verrière sur-mesure :

  • Fabrication artisanale en acier : souvent entre 800 et 2 500 € selon les dimensions et options.
  • Modèles haut de gamme (grandes hauteurs, verres spécifiques, finitions premium) : le budget peut dépasser 3 000 €.

Coût de la pose par un professionnel :

  • Pour une verrière standard, la pose seule se situe généralement entre 250 et 800 € TTC selon la complexité.
  • Si des travaux annexes sont nécessaires (démolition de cloison, reprise de sols et plafonds, électricité), le budget global peut atteindre 1 500 à 3 000 € pour un projet complet.

Astuce budget : pour optimiser les coûts, vous pouvez réaliser vous-même la préparation (dépose de cloison, finitions de peinture) et confier uniquement la pose technique de la verrière à un artisan. Vous profitez ainsi de la garantie décennale de l’entreprise sur la mise en œuvre (articles 1792 et suivants du Code civil).

Erreurs à éviter pour une verrière durable et esthétique

Une verrière mal pensée ou mal posée peut rapidement devenir une source de problèmes : fissures, condensation, bruits, désalignement… Autant prendre les devants.

  • Négliger la planéité du sol et des murs : une structure rigide ne pardonne pas les défauts, ce qui crée des tensions et des déformations.
  • Choisir un verre inadapté : un simple verre clair standard est plus fragile et moins sécurisant. Privilégiez le verre feuilleté ou trempé.
  • Sous-estimer le poids de l’ensemble : la structure doit être solidement fixée, surtout si la verrière est de grande dimension.
  • Oublier l’acoustique : dans un bureau ou une chambre, pensez à l’isolation phonique, au besoin avec un double vitrage ou une partie pleine.
  • Ignorer les règles de copropriété : en appartement, mieux vaut vérifier en amont pour éviter tout litige ultérieur.

En respectant ces quelques règles et en vous appuyant sur les textes de référence (Code de l’urbanisme, CCH, normes NF), vous mettez toutes les chances de votre côté pour réussir votre cloison verrière intérieure, valoriser votre bien et profiter d’un intérieur lumineux, fonctionnel et plein de caractère.

By Jeremy