Préparer son déménagement : faire le vide et jeter le superflu sans stress et gagner de la place chez soiPréparer son déménagement : faire le vide et jeter le superflu sans stress et gagner de la place chez soi

Préparer un déménagement, ce n’est pas seulement remplir des cartons. C’est aussi l’occasion rêvée de faire le vide, de jeter le superflu… et de gagner enfin de la place chez soi. Dit comme ça, ça semble presque agréable. Dans la réalité, on se retrouve vite à 23h un mardi soir, assis par terre au milieu de piles de vêtements, avec un vieux grille-pain sur les genoux en se demandant : « Je le garde ou pas, celui-là ? ».

La bonne nouvelle, c’est qu’avec un peu de méthode (et quelques réflexes de bricoleur), on peut transformer cette étape pénible en vrai projet d’aménagement : optimiser son futur logement, alléger sa charge mentale, et éviter de payer pour déménager des choses dont on ne veut plus.

Pourquoi faire le vide avant de déménager ?

On pourrait être tenté de tout mettre en carton « pour décider plus tard » dans le prochain logement. Mauvaise idée. Vous allez payer pour déplacer, stocker et re-ranger des objets que vous finirez par jeter dans six mois. Autant s’en occuper maintenant.

Faire le tri avant le déménagement a plusieurs avantages très concrets :

  • Moins de volume à transporter : donc un camion plus petit, moins d’allers-retours, et une facture de déménageur réduite.
  • Un nouveau départ plus propre : vous n’encombrez pas tout de suite votre future maison d’objets inutiles.
  • Une meilleure vision de l’aménagement : en sachant exactement ce que vous gardez, vous pouvez réfléchir à l’organisation des pièces, aux rangements à fabriquer, aux meubles à adapter.
  • Un vrai gain de place : parfois, on croit manquer de m², alors qu’on manque surtout de tri et de rangement bien pensé.

Et puis, soyons honnêtes : un déménagement, c’est aussi une des rares occasions où l’on sort vraiment tout des placards. Autant en profiter pour faire la chasse aux doublons, aux « au cas où » et aux souvenirs qui prennent plus de place que de sens.

Se préparer mentalement : trier sans stress (ou presque)

On sous-estime souvent la dimension émotionnelle du tri. On ne parle pas seulement d’objets : on parle d’habitudes, de souvenirs, parfois de regrets. C’est pour ça qu’on bloque devant un vieux service de table ébréché ou un meuble récupéré « en attendant »… il y a 10 ans.

Quelques principes simples pour avancer sans trop de nœuds au cerveau :

  • Accepter que tout ne sera pas parfait : l’objectif n’est pas d’atteindre un minimalisme de magazine, mais de garder ce qui a une vraie utilité ou une vraie valeur pour vous.
  • Se fixer des règles claires : par exemple, « si je ne l’ai pas utilisé depuis 2 ans et que ce n’est ni un outil spécifique ni un objet à forte valeur sentimentale, il sort ». Quand la règle est écrite, on hésite moins.
  • Se donner des temps courts et ciblés : 1 ou 2 heures sur une zone précise (placard, bureau, atelier), plutôt qu’un week-end entier à tout vouloir faire… et finir épuisé.
  • Prévoir les “voies de sortie” à l’avance : donner, vendre, recyclerie, déchetterie. C’est plus facile de se séparer d’un objet quand on sait exactement ce qu’il va devenir.

Je le vois souvent sur les chantiers : le tri est bien vécu quand on le pense comme une préparation à un nouveau projet, pas comme un renoncement. Vous n’abandonnez pas des choses, vous faites de la place pour mieux habiter.

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La méthode pièce par pièce : ne pas se laisser déborder

Attaquer toute la maison d’un coup est le meilleur moyen de se décourager. La méthode la plus efficace reste de procéder pièce par pièce, zone par zone, en avançant comme sur un chantier : étape par étape.

Pour chaque pièce, suivez le même schéma :

  • 1. Vider par zones : un meuble, un placard, un mur de rangement à la fois.
  • 2. Tout sortir et regrouper par catégories : outils, vaisselle, déco, linge, papiers, etc.
  • 3. Appliquer la règle de tri : garder / vendre / donner / jeter / recycler.
  • 4. Mettre directement dans des contenants prévus : carton « déménagement », sac « don », caisse « déchetterie », etc.

Les pièces où le tri fait le plus de différence :

  • Le garage, l’atelier, la cave : le royaume du « ça peut servir un jour ». Entre les chutes de bois, les vieux pots de peinture séchée et les outils en double, il y a souvent un volume énorme à éliminer intelligemment.
  • La cuisine : appareils en panne, vaisselle jamais utilisée, boîtes en plastique sans couvercle… Un classique.
  • La chambre et le dressing : vêtements trop petits, usés, ou qui ne correspondent plus à votre vie actuelle.
  • Le bureau : vieux papiers, câbles, matériel informatique obsolète.

Astuce de pro : prévoyez d’emblée plusieurs cartons marqués « fragile », « à ouvrir en premier », « brico/outils essentiels ». Cela vous évite de tout garder « au cas où » par peur de ne pas retrouver ce qui est important.

Comment décider : garder, vendre, donner, jeter ?

Pour chaque objet, vous pouvez vous poser ces questions simples :

  • Est-ce que je l’utilise vraiment ? (au moins une fois par an ?)
  • Est-ce que j’en ai un autre qui fait la même chose ?
  • Est-il en bon état et aux normes ? (important pour le matériel électrique, les outils, les équipements de sécurité)
  • Est-ce que j’ai de la place pour ça dans mon futur logement ?

En fonction des réponses, l’objet suit une des quatre voies :

  • À garder : utile, en bon état, ou à forte valeur sentimentale. On emballe proprement, on étiquette, on protège.
  • À vendre : mobilier, électroménager, matériel de bricolage en bon état, objets de déco encore recherchés. Les plateformes de petites annonces, vide-grenier ou bourse locale peuvent financer une partie du déménagement.
  • À donner : associations, ressourceries, amis, voisins. Tout ce qui fonctionne encore mais ne se vend pas forcément très cher.
  • À jeter ou recycler : objets cassés, hors d’usage, dangereux ou vraiment inutilisables.

Petit conseil de terrain : ne prévoyez pas de « carton peut-être ». C’est le carton qui reste fermé pendant 5 ans dans un coin du garage. Mieux vaut trancher tant que tout est sorti et que vous êtes dans la dynamique du tri.

Bien gérer les déchets, encombrants et objets spécifiques

Quand on fait sérieusement le vide, on se retrouve vite avec un tas d’objets que l’on ne peut pas juste déposer au coin de la rue. Là, on rentre dans un domaine qui ressemble un peu à un chantier de rénovation : gestion des déchets, respect des filières, sécurité.

À prévoir :

  • La déchetterie : bois, métal, gravats, vieux meubles, cartons, appareils électriques, peintures, solvants… Renseignez-vous sur les horaires, l’accès (carte, justificatif de domicile) et les quantités autorisées.
  • Les encombrants : certaines communes proposent un service de ramassage sur rendez-vous. Pratique pour les gros volumes si vous n’avez pas de véhicule adapté.
  • Les déchets dangereux : vieux pots de peinture, produits chimiques, batteries, néons, aérosols… À déposer impérativement dans les bennes spécifiques des déchetteries.
  • Le textile : bornes de collecte, associations, friperies. Même usés, certains vêtements sont recyclés.
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Comme sur un chantier, l’anticipation est la clé : prévoyez une journée ou une demi-journée entière « spéciale déchetterie », avec un véhicule adapté si possible. Classez déjà vos déchets par type dans le véhicule pour gagner du temps sur place.

Penser à l’espace du futur logement avant de garder

On a souvent tendance à trier en fonction de l’espace qu’on a… aujourd’hui. Or l’important, c’est la maison dans laquelle vous allez. Type de logement, taille des pièces, hauteur sous plafond, présence d’un garage ou d’une cave, combles aménageables ou non : tout cela doit influencer ce que vous décidez de garder.

Quelques réflexes utiles :

  • Étudiez le plan de votre futur logement (ou faites-en un vous-même) : mesurez les grandes pièces, les renfoncements, l’emplacement des réseaux (prises, arrivées d’eau, radiateurs) pour anticiper les zones de rangement possibles.
  • Faites un inventaire rapide de vos “gros volumes” : armoires, buffets, canapé, établi, machines (lave-linge, congélateur, outillage stationnaire). Demandez-vous honnêtement : ont-ils leur place dans le futur espace ? Sont-ils adaptés au style de la maison ?
  • Visualisez les futures fonctions des pièces : un bureau peut devenir une chambre d’enfant, un atelier peut se déporter dans le garage… Cela peut changer complètement les besoins en rangement.
  • Pensez travaux et aménagements potentiels : si vous prévoyez de créer des rangements intégrés, une mezzanine, d’aménager les combles ou sous l’escalier, vous pouvez vous permettre de garder certains outils ou matériaux… mais pas tout le stock d’une vie.

Je raconte souvent cette scène : une famille emménage dans une maison pleine de potentiel, mais appliquent la logique de leur ancien appartement. Résultat : dans le nouveau garage, impossible de circuler à cause de meubles qui auraient pu être remplacés par des rangements muraux sur mesure. Ils avaient la hauteur, mais pas la bonne réflexion au moment du tri.

Les bons réflexes de bricoleur pour gagner de la place chez soi

Faire le vide, ce n’est pas seulement enlever. C’est aussi préparer le terrain pour mieux ranger, mieux organiser, mieux vivre. Et là, quelques astuces de bricoleur font toute la différence.

Idées concrètes à anticiper pendant que vous triez :

  • Exploiter la hauteur : étagères hautes, rangements jusqu’au plafond, meubles sur mesure. Très utile dans les cuisines, celliers, ateliers, garages. Quand on sait qu’on va installer ce type d’aménagement, on peut choisir de garder ce qui se range bien en hauteur (caisses, boîtes, outils).
  • Optimiser les recoins : sous un escalier, dans un renfoncement, autour d’une porte. Ce sont des zones parfaites pour des placards intégrés, des bancs coffres, des étagères sur mesure.
  • Penser aux pièces techniques : buanderie, local technique, cellier. Ce sont des alliés précieux pour désencombrer le salon ou les chambres. En sachant ce que vous gardez (aspirateur, outils, conserves, linge), vous pouvez dimensionner ces espaces.
  • Investir dans des rangements modulables : étagères métal réglables, caisses empilables, modules à roulettes. Pratiques en atelier, cave ou garage : on garde le nécessaire, mais on le rend facilement accessible.
  • Prévoir des zones “projet” : si vous êtes bricoleur, gardez plutôt peu de matériaux, mais bien rangés : quelques chutes de bois aux formats utiles, des vis et chevilles bien triées, plutôt qu’un tas informe d’anciens matériaux qui prennent 3 m².
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En résumé, le tri et le déménagement sont l’occasion de poser les bases de votre futur confort : au lieu de subir le manque de place, vous le réfléchissez. C’est la même logique que sur un chantier : on ne pose pas les finitions avant d’avoir préparé le support.

Astuces pratiques pour un tri plus fluide (et moins fatigant)

Quelques détails d’organisation peuvent transformer cette période intense en une suite de petites étapes gérables.

  • Préparez votre “kit de tri” : marqueur indélébile, ruban adhésif, sacs poubelle solides, cartons de tailles différentes, étiquettes, gants (pour le garage, la cave), vieux draps pour protéger les meubles.
  • Étiquetez tout : pas seulement « cuisine » ou « salon », mais « cuisine – vaisselle de tous les jours », « atelier – outillage électricité », etc. Le gain de temps au déballage est énorme.
  • Créez un coin “sortie de maison” : un endroit dédié où s’accumulent les dons, ventes, déchets en attente de départ. Visuellement, ça montre les progrès et ça limite le bazar dispersé.
  • Programmez vos “évacuations” à l’avance : date de déchetterie, dépôt en recyclerie, mise en ligne des annonces, voire un vide-maison. Chaque départ libère de l’espace et de l’énergie.
  • Fixez une date butoir pour le tri : quelques jours avant le déménagement, vous arrêtez de faire du grand tri. Après, ce n’est plus que de la mise en carton. Cela évite le mélange des genres au dernier moment.

Dernier point, qu’on oublie souvent : prévoyez aussi de garder à portée de main un petit stock d’outils pour le jour J et les premiers jours dans le nouveau logement : tournevis, marteau, cutter, mètre, niveau, quelques vis et chevilles. Ne les enterrez pas au fond d’un carton « atelier » fermé avec trois tours de scotch.

Faire du déménagement un projet d’aménagement

Vu sous le bon angle, un déménagement n’est pas seulement un transport d’objets d’un point A à un point B. C’est un vrai projet d’aménagement et, d’une certaine façon, un début de rénovation de votre manière d’habiter.

En faisant le vide sans état d’âme quand il le faut, en gardant ce qui compte vraiment, en anticipant vos futurs rangements et vos prochains travaux, vous gagnez :

  • De la place physique, dans chaque pièce, placard, garage.
  • De la clarté dans vos envies d’aménagement : ce que vous gardez révèle ce dont vous avez besoin au quotidien.
  • Du temps et de l’énergie pour les vrais chantiers : isolation, sols, peinture, menuiseries, rangements sur mesure… tout ce qui rend un logement vraiment agréable.

On dit souvent que les travaux commencent quand les cartons sont vides. En réalité, ils commencent dès le tri, bien avant le jour du déménagement. C’est là que vous dessinez en creux le logement dans lequel vous allez vivre. Autant le faire avec la même attention que lorsque vous choisissez un bon outil ou une belle finition : avec un peu de méthode, et beaucoup de plaisir à imaginer la suite.

By Jeremy